Cartographier l’utilisation des terres et la couverture du sol aux fin du programme de REDD+ au Nigeria (085)

Contexte

Le Nigéria étant la plus grande économie d’Afrique et son deuxième émetteur en importance, il peut jouer un rôle important dans la poursuite des objectifs de l’Accord de Paris. Ses engagements mis à jour envers l’Accord de Paris, soumis à la CCNUCC le 30 juillet 2021, revoient ses ambitions à la hausse, signe que le pays comprend son rôle de modèle international et continental. Sur cette lancée, avec le soutien de la plateforme 2050 Pathways, le Nigéria a aussi élaboré une vision pour 2050 qui servira de base à une stratégie de développement à long terme à faibles émissions qui rend possible de plus grandes réductions à l’avenir.

En rapport avec ces objectifs, l’Accord de Paris (AP) a lancé l’appel à des stratégies à plus grande échelle pour atteindre les cibles établies par les contributions déterminées au niveau national (CDN). Le Nigéria a répondu à l’appel en élaborant une nouvelle stratégie nationale de réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation et d’amélioration des stocks de carbone (stratégie REDD+ 2021), ainsi qu’une politique forestière nationale (2020) et un plan d’investissement forestier national (2019-2023).

L’objectif du programme national de REDD+ est de mettre en œuvre le plan du secteur forestier pour atteindre la contribution déterminée au niveau national (CDN) du Nigéria en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Le Nigéria mise sur le secteur forestier pour atteindre sa CDN définie selon l’Accord de Paris. Or, pour exécuter cette approche stratégique, il faut avoir la capacité d’estimer et de déclarer avec précision les émissions et les éliminations à la source dans les forêts.

Un défi important qu’affronte le Nigéria en poursuivant son programme de REDD+ est le manque de données complètes et actuelles sur l’utilisation des terres et les changements de la couverture du sol au fil du temps.

But

L’assistance technique demandée aidera le Nigéria à développer une collection de données précises et complètes sur les activités liées à son programme de REDD+ en créant et en actualisant la cartographie de la couverture du sol avec l’apport des technologies satellitaires.

Aide technique d’ACC

Sans données précises sur le couvert forestier, la superficie forestière, les changements de l’utilisation des terres et les stocks de carbone, il est difficile de quantifier avec précision les réductions d’émissions obtenues grâce aux initiatives de REDD+. Avec le temps, le Nigéria serait donc moins en mesure de revoir son niveau d’émission de référence des forêts (NERF), qui sert de point de référence contre lequel on mesure les progrès accomplis pour réduire les émissions en évitant la dégradation des forêts et en améliorant les stocks de carbone, ainsi que les progrès vers l’atteinte de la contribution déterminée au niveau national (CDN). L’aide technique servira aussi à renforcer l’efficacité des structures de gouvernance et des cadres institutionnels essentiels au succès des activités de REDD+. Il est donc crucial de combler les lacunes des données par la cartographie de l’utilisation des terres afin de renforcer les capacités du Nigéria pour la gouvernance des changements climatiques et la surveillance continue des stocks de carbone dans le secteur des forêts et de l’utilisation des terres.

Le Nigéria a eu dans le passé du soutien de la coalition LEAF (Lowering Emissions by Accelerating Forest Finance), qui relie les données produites par les systèmes nationaux de surveillance des forêts (SNSF) avec les lignes directrices des politiques et les engagements à réduire les émissions. Cependant, les données des estimations et des rapports sur l’utilisation des terres et les changements de la couverture du sol sont encore trop incomplètes pour satisfaire aux exigences de l’architecture pour les transactions de REDD+ (ART-TREES) selon la norme REDD+ Environmental Excellence Standard de la coalition LEAF.

Pour pallier ces importantes lacunes des données, il faut avoir des programmes à grande échelle qui réduisent les émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts selon le processus de REDD+, de manière à produire les crédits carbone de haute intégrité et de haute qualité qu’il faut pour accéder aux acheteurs des marchés du carbone forestier et au financement climatique.

Le déploiement proposé aidera le Nigéria à suivre les lignes directrices volontaires de la cartographie du carbone forestier dans le cadre de différentes initiatives de marché du carbone forestier en réponse à ces besoins. Les marchés du carbone forestier sont une évolution importante dans le paysage du financement climatique, notamment l’adoption de la norme Jurisdictional and Nested REDD+ et de la compensation carbone de l’organisme Verified Carbon Standard.

Aide technique :

  • Effectuer une cartographie détaillée de l’utilisation des terres et du changement de la couverture du sol sur toute la superficie du Nigéria et calculer les émissions pour chaque activité de REDD+.
  • Développer des données précises et complètes sur les activités des initiatives de REDD+ grâce à l’élaboration d’une cartographie de l’utilisation des terres et de la couverture du sol à l’aide de technologies satellitaires.
  • Élaborer un document révisé pour les niveaux d’émission de référence des forêts (NERF) et proposer des mesures d’atténuation pour réduire les émissions et améliorer les puits de carbone et l’élimination à la source dans le secteur forestier.
  • Renforcer au Nigéria la capacité de surveiller, de déclarer et de vérifier les réductions d’émissions liées à l’évitement de la déforestation et de la dégradation des forêts et à l’amélioration des stocks de carbone.
  • Soutenir l’établissement et l’efficacité des structures de gouvernance et des cadres institutionnels essentiels à la mise en œuvre de la REDD+.
  • Faciliter les consultations des intervenants avec les organismes gouvernementaux, les ONG, les collectivités locales et le secteur privé.
  • Fournir des programmes de formation et des ateliers pour renforcer l’expertise technique et les capacités institutionnelles en matière de cartographie, d’analyse de données et de mesure des réductions d’émissions.

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