Contexte
La région de l’Afrique de l’Est est l’un des principaux producteurs mondiaux de thé ordinaire (thé noir). Le théier (Camelia sinensis) est une plante vivace cultivée sous forme de théiers dont les feuilles fraîches sont cueillies périodiquement et transformées en thé, boisson couramment consommée dans de nombreux foyers du monde.
Les exploitations de thé couvrent environ 157 720 ha au Kenya, 26 000 ha au Rwanda et 3 099 ha en Éthiopie. Le thé est également cultivé en Tanzanie, en Ouganda et au Burundi et constitue une source importante de revenus pour les communautés rurales. Le thé ordinaire passe de la couleur verte à la couleur noire grâce à un processus d’oxydation appelé « tea curing », au cours duquel les feuilles sont chauffées ; cette chaleur provient principalement de l’énergie de la biomasse et entraîne la déforestation. Le thé ordinaire a été associé à des effets négatifs sur l’environnement au niveau mondial et dans la région de l’Afrique de l’Est.
Le thé violet appartient à un groupe de thés spéciaux et de tisanes, également décrits comme des thés verts, qui ne subissent pas de processus d’oxydation. Le traitement du thé violet se fait selon une technologie orthodoxe et ne nécessite pas d’aération à haute énergie (fermentation au four) comme pour le thé noir.
L’Université Karatina est une université publique agréée au Kenya. Elle dispose d’un centre spécialisé dans les études de montagne et le changement climatique, qui a pour mission de comprendre les effets du changement climatique et de soutenir les programmes d’adaptation dans la région et dans le monde. Le centre a réalisé des bilans carbone associés à des projets d’atténuation du changement climatique tels que la plantation d’arbres. L’université s’est également spécialisée grâce à son Institut du thé qui mène des recherches sur la compréhension des thés spéciaux pour les communautés et le développement des moyens de subsistance. Plus d’informations ici.
Conférence à l’Université Karatina
Pays participants: Kenya, Tanzanie, Uganda, Malawi, Burundi, Rwanda, Ethiopie
Lieu de la rencontre: Université de Karatina
Résumé : L’Université de Karatina a organisé une conférence du 24 au 26 mai 2023 à laquelle ont participé 400 personnes. Parmi eux, il y avait des bénéficiaires directs qui y ont participé (21 participants internationaux de la communauté d’Afrique de l’Est, 100 femmes de milieu rural local et 86 jeunes de différentes universités).
L’Université a adopté un concept d’université verte en 2015 pour aider à mener des activités d’atténuation du changement climatique telles que la plantation d’arbres et la conservation de l’environnement. Cela a permis à l’université de former des réseaux avec des universités, des parties prenantes et des communautés similaires afin de soutenir la mise en œuvre des objectifs proposés. En tant qu’ancien institut du thé, l’université est entourée de plantations de thé gérées par des paysans qui pratiquent également une agriculture de subsistance pour répondre aux besoins alimentaires de leur famille. La plupart de ces exploitations rurales sont gérées par des femmes. En plus d’être impliquée dans la recherche, l’université commercialise un nouveau concept de culture du thé violet.à
Une activité supplémentaire qui a eu lieu dans le cadre de cet échange a été la participation à la Semaine africaine du climat, à Nairobi, au Kenya, où l’échange a permis à 14 femmes de participer à la Semaine africaine du climat qui a eu lieu du 4 au 8 septembre 2023.
Objectifs :
Cette échange avait comme but de renforcer le lien entre la recherche et la mise en œuvre d’activités d’adaptation au changement climatique pour des paysages agricoles durables grâce à l’expérience de la culture du thé exempte de déforestation. La Communauté de l’Afrique de l’Est a développé un cadre politique sur le changement climatique pour permettre l’intégration et la complémentarité des stratégies spécifiques sur le changement climatique. Cette opportunité permet aux membres de la Communauté d’Afrique de l’Est d’avoir une discussion approfondie sur une activité qui les concerne tous. La diversification de la production est identifiée comme une mesure d’adaptation à la résilience climatique.
La vision des organisateurs de la conférence :
Lorsque nous plantons des arbres dans nos fermes, nous améliorons la résilience des paysages agricoles et nous protégeons les moyens de subsistance des communautés rurales vulnérables contre les effets extrêmes du changement climatique. La chaîne de valeur du thé violet est exempte de déforestation, ce qui permet de réduire les émissions et de renforcer le rôle d’atténuation des paysages agroforestiers.
Résultats :
- Il s’agissait d’un forum d’échange de connaissances où les participants de pays ayant des objectifs et des politiques climatiques similaires ont discuté des moyens d’améliorer les programmes d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets par le biais d’activités agricoles.
- La facilitation s’est concentrée principalement sur les femmes et les jeunes.
- Les femmes sont les principales gestionnaires des exploitations de thé, tandis que les jeunes chercheurs ont été invités à explorer les questions de recherche et à présenter leurs résultats tout en apprenant des chercheurs expérimentés et des responsables de la mise en œuvre.
- Cette initiative s’est alignée sur les politiques et stratégies de la CAE en matière de climat dans le cadre des initiatives de la CCNUCC visant à réduire les émissions et à renforcer l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets.
- Outre l’action climatique et les paysages durables, la discussion a mis en lumière l’importance de modes de vie sains, réduisant les maladies et les coûts d’hospitalisation.
- La discussion a fourni une plateforme pour engager les acteurs gouvernementaux et les décideurs politiques dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable.